Les banques organisent la résistance face à l’amendement Bourquin permettant aux emprunteurs de résilier annuellement leur assurance de prêt.
Pour comprendre les
enjeux, quelques chiffres qui parlent d’eux-mêmes :
30%, c’est en moyenne ce
que représente l’assurance emprunteur dans le coût total de votre prêt
immobilier.
50%, c’est le taux de
marge que peut représenter votre assurance emprunteur au profit de la banque.
88%, c’est la part du
marché que se partage les 9 principaux acteurs des établissements de crédit.
6 milliards d’euros, c’est
l’ensemble des cotisations annuelles du marché de l’assurance emprunteur.
6 millions, c’est le
nombre estimé de contrats concernés par l’effet rétroactif de l’amendement
Bourquin.
Pour comprendre la
contre-attaque des banques, il faut revenir en 2016 où une jurisprudence de la
cour de cassation a écarté du champ d’application de la loi Chatel de 2007, les
contrats d’assurance sur la vie. Les assurances de prêt en font désormais
partie.
En 2016 toujours, un
premier amendement permettant la résiliation annuelle des contrats d’assurances
emprunteur concernait uniquement les contrats à venir et non en cours. Cet
amendement a été jugé inconstitutionnel.
Le sénateur socialiste
Martial Bourquin porte de nouveau cet amendement avec cette fois la prise en
compte des stocks existant, l’assemblée générale considérant que des motifs
d’intérêt général justifient la rétroactivité. Tous les contrats en cours
pourront donc être résiliés chaque année.
C’est cette rétroactivité que tente de remettre en cause le lobbying bancaire prétextant une menace sur la sécurité économique des contrats. Elle a saisi le Conseil constitutionnel le 17 Octobre, espérant « limiter la casse » concernant ce très juteux marché de l’assurance emprunteur. Il reste à espérer que le Conseil constitutionnel considère l’intérêt général des consommateurs prioritaire sur les intérêts économiques des banques.
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